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Jeux d’espace, entretien avec Hanspeter Kyburz et Philippe Manoury Entretien
Le 7 mai prochain (1998), deux créations mondiales, commandes de l’Ensemble intercontemporain à Hanspeter Kyburz, dont c’est l’une des toutes premières œuvres jouées en France, et Philippe Manoury, mettront en valeur la notion d’espace. Les deux compositeurs nous donnent leur sentiment sur cette « nouvelle dimension » si présente dans la musique d’aujourd’hui.
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Le lieu théâtral : une esthétique en acte Grand Angle
L’espace n’est pas un hochet, un supplément d’âme pour compositeurs en mal de ressources, mais un véritable élément structurant. Nunes le visionnaire nous le dit, comme Kagel aussi, à sa manière, déjà, il y a plus de 20 ans. Mais l’espace est vaste ! Intérieur, hors champ, acoustique, symbolique, comment apprécier sa force et sa pertinence dans la musique qui s’écrit aujourd’hui ? Il nous a semblé qu’interrogeant le théâtre, nous saisirions mieux cette « nouvelle » dimension musicale. André Bazin, dans son Qu’est-ce que le cinéma ?, s’interrogeait sur la fonction du cadre au cinéma, autrement dit sur les différences entre les modes de perception de l’espace mis en jeu par ces deux arts. Espace du contigu et du continu au cinéma, où le cadre et le hors cadre se raccordent virtuellement à l’infini dans la conscience du spectateur. Espace « centrifuge » auquel s’opposerait l’espace « centripète » du théâtre, qui suppose une convergence essentielle (les coulisses n’appartiennent pas à l’événement théâtral). Une telle confrontation tente d’articuler deux genres où l’espace est indexé à la vision. Qu’en est-il lorsque la comparaison doit prendre en compte des perceptions d’ordre différent ? Toute analogie entre les genres a ses limites : désignant les reflets, les échos, elle traduit aussi les écarts, les différences. Mais elle a cette vertu de mettre l’esprit en mouvement.
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Piano solo : Florent Boffard Portrait
Le pianiste Florent Boffard est l'un des solistes du cycle Stockhausen, à partir de mars 98 : Kontakte, Refrain, Gruppen, le Klavierstück VII… et le redouté Klavierstück X.
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Avec Karlheinz Stockhausen, le semeur de lumières Entretien
Dans le Surangama sutra, parmi les fragments de textes mis en lumière devant Bouddha, voilà ce qui est dit : « Vous, frères de cette grande assemblée, devez retourner votre audition interne, votre écoute, vers l'intérieur ; vous devez écouter le son parfaitement unifié, intrinsèque, de votre esprit »… Stockhausen évoque parfois ces textes, et sans doute font-ils partie de sa vie profonde. A Paris, lors de la création du Parlement du Monde, extrait du Mercredi de Lumière, il dit encore : « Tous les hommes du futur parleront en chantant. Vous pouvez penser que je suis fou, cela ne fait rien. Les artistes dirigeront le monde, eux qui connaissent les vibrations de la lumière. » La tête dans les galaxies, les pieds enracinés dans la planète Terre, Stockhausen séduit, inquiète. Il poursuit une utopie merveilleuse. Je suis allée le retrouver à Kürten, où il habite. Par un matin d'automne, un pâle soleil sur les bruyères, le silence profond. Il est arrivé, vêtu de blanc et d'orange, le regard illuminé, la voix grave, et le dialogue a repris aussitôt, comme auparavant à Royan, La Rochelle, ou Venise, sur le chemin des découvertes.
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"Pénétrer au-delà des limites de la pensée" (Stockhausen, 1988) Grand Angle
La première question que nous pose l'œuvre entier de Stockhausen est certainement celle de sa cohérence esthétique ; peut-on parler d'une directionnalité de la trajectoire ayant conduit de la rigueur tendue des premières pièces à la souplesse contemplative de celles qui continuent actuellement de s'accumuler dans le gigantesque travail sur l'opéra Licht? Peut-on percevoir l'homogénéité des préoccupations stylistiques et théoriques, entre ses grands textes des années 50-60 et les analyses actuelles de ses propres œuvres, faisant large place aux considérations psychologiques irriguées par un indiscutable mysticisme?
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Entretien avec Lucinda Childs Entretien
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Hautbois solo : László Hadady Portrait
László Hadady est soliste dans la nouvelle œuvre de Roger Reynolds, On The Balance of Things, avec une chorégraphie de Lucinda Childs. Portrait d'un musicien exigeant.
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Entretien avec Roger Reynolds Entretien
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L'Amérique, des pionniers aux minimalistes Grand Angle
Avant le début de ce siècle, en Amérique, la musique classique reste avant tout européenne. On donne, certes, des concerts, mais la culture musicale n'a pas encore ses racines dans cette terre. C'est dire s'il est indispensable, pour l'apprécier, de situer la musique américaine dans un contexte radicalement différent de celui auquel nous sommes habitués. C'est ce que j'ai essayé de faire en composant les programmes de ce cycle.
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Settembre Musica, entretien avec Enzo Restagno Entretien
Le festival de Turin Settembre Musica accueille une nouvelle fois l’Ensemble intercontemporain. Enzo Restagno, directeur artistique du festival depuis treize ans, nous livre ses réflexions en forme de convictions.
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Aux limites de l'histoire : voyage dans la culture américaine Grand Angle
La musique américaine est à replacer dans une approche artistique globale différente. Laurence Louppe, critique familière des mouvements culturels aux États-Unis, nous en donne ici un tableau en plusieurs dimensions où se déchiffre aussi notre propre histoire.
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Entretien avec George Benjamin Entretien
Élève de Messiaen dès l’âge de 16 ans, George Benjamin sera associé à plusieurs projets de l’Ensemble intercontemporain cette saison, en tant que chef d’orchestre, en particulier lors de l’Académie du XXe siècle.
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Hèctor Parra : conférer à « Orgia » une tonalité ancestrale. Lire l'article
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La langue du corps : « Orgia », un opéra d’Hèctor Parra. Lire l'article
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« Sequenza VII » de Luciano Berio. Lire l'article
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« Sequenza V » de Luciano Berio. Lire l'article