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Le Pierrot lunaire de Schönberg Éclairage
Le Pierrot lunaire est-il toujours d’actualité ? A considérer les formations instrumentales actuelles, majoritairement fondées sur le même principe de répartition des rôles que le « Pierrot », la réponse ne fait pas de doute. Après les torrents du romantisme, Schoenberg fut en effet l’un des premiers à repenser l’effectif des ensembles, en confiant un rôle soliste à chacun des interprètes. De ce principe, Pierre Boulez allait s’inspirer en 1955 dans Le Marteau sans maître, sur des textes de René Char, mais également dans la constitution de l’Ensemble intercontemporain, en 1977. Il était intéressant de confronter notre analyse d’aujourd’hui avec la réaction de l’époque, pour tenter de saisir ce qui pouvait étonner les contemporains de Schoenberg. A l’évidence, ce n’est pas tant la veine littéraire, théâtrale et la référence au Berlin des années vingt qui marqua les critiques les plus avisés, mais d’emblée l’audace et la formidable créativité de Schoenberg.
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Pli selon pli : Pierre Boulez et Stéphane Mallarmé Éclairage
Lorsqu’on présentait à Saint-John Perse un jeune poète, l’illustre écrivain s’enquérait tout d’abord, dit-on, par un : « Est-il musicien ? » Légende ou non, l’anecdote rappelle les liens étroits unissant musique et poésie. Mais quels sont-ils, plus précisément, Les concerts des 24 et 25 mars prochains à la Cité de la Musique, permettront d’entendre une réponse possible à la question. en proposant l’interprétation de Pli selon pli. de Pierre Boulez, sur des poèmes de Stéphane Mallarmé. Ces concerts constitueront en outre un événement puisque l’Ensemble intercontemporain, qui a souvent donné des extraits de ce cycle de cinq œuvres, pour soprano et orchestre – en particulier Improvisations I et II interprétera là pour la première fois l’œuvre dans son entier, sous la direction du compositeur.