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Visions d’Elliott Carter.

Entretien Par Paul Riveaux, le 21/12/2017

 

Paul Riveaux sera le 10 janvier prochain l’un des interprètes du concert consacré à une immense figure de la création musicale du XXe siècle : Elliott Carter. Il témoigne de cette relation aussi longue que fertile entre le compositeur new-yorkais et l’EIC.

Elliott Carter ! Nous ne comptions plus, de son vivant, les concerts anniversaires en son hommage, jusqu’à ce qu’il s’éteigne en 2012 à l’âge de 103 ans. Ce ne fut qu’après une très longue période de maturation qu’il accéda, à plus de 70 ans, à la véritable maîtrise de son langage, après des années de recherche et de réflexion dans des domaines divers et variés : littérature, poésie, mathématiques, sciences, cinéma, danse. Au reste, il fut de plus en plus prolifique en prenant de l’âge (158 œuvres dont 40 de musique de chambre et 20 pour instruments seuls) – de quoi encourager bien des tardifs !

Le concert que nous proposons, comprenant neuf pièces de musique de chambre dont six pour instruments seuls, en témoigne. La plus ancienne, Huit études et une fantaisie, fut écrite à l’âge de 41 ans, les autres entre 77 et 101 ans. Elles nous permettent de nous rendre compte de la diversité de son écriture et de son indépendance stylistique par rapport aux courants musicaux de son époque et de son pays.

 

Paul Riveaux

 

Par ailleurs contemporain de Messiaen et bénéficiant du soutien indéfectible de Pierre Boulez, celui que l’on surnomme parfois le « Boulez américain » aura aussi bien enseigné les mathématiques qu’étudié le grec ancien et le hautbois, ou fait en ermite une retraite de plusieurs mois dans le désert de l’Arizona à l’âge de 42 ans, pour réfléchir en profondeur à sa création. Un coup de chapeau respectueux et admiratif à ce compositeur hors normes, guidé au départ par Charles Ives, et dont la découverte du Sacre fut décisive au printemps de sa vie…

 

Photos (de haut en bas) : Elliott Carter © Philippe Gontier / Paul Riveaux © Franck Ferville