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Souvenir de création. John Stulz, altiste.

Entretien Par Jéremie Szpirglas, le 03/03/2017

492Stulz_John-2©Franck Ferville
À l’occasion des 40 ans de l’Ensemble intercontemporain en 2016-17, nous avons demandé à chaque soliste de nous faire part d’un souvenir marquant de création. John Stulz, altiste, qui a rejoint l’Ensemble en 2015, livre aujourd’hui  son souvenir des « îles enchantées» de la compositrice autrichienne Olga Neuwirth.

> Création de Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie (2015) pour ensemble et électronique d’Olga Neuwirth, le 18 octobre 2015 à la Cité de la musique – Philharmonie de Paris.

Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie d’Olga Neuwirth est la première création que j’ai faite avec l’Ensemble intercontemporain. C’est une pièce extraordinairement complexe, avec six petits ensembles spatialisés, désaccordés et connectés par un hallucinant dispositif électronique développé par l’Ircam. Au cours des répétitions, je jouais au dernier rang du premier balcon de la Cité de la musique – Philharmonie de Paris avec quelques autres solistes. Nous étions postés là comme des soldats dans une tourelle sonore, avec un petit écran qui nous permettait de voir Matthias Pintscher et une large collection de jouets grenouilles à disposition de mes collègues. J’avais mon alto et un bloc de polystyrène qui me servait pour jouer le quatuor d’ouverture « polystyrophonique » que je formais avec Odile Auboin, Hae-Sun Kang et Diégo Tosi.

Ce fut un grand plaisir de jouer cette immense œuvre conceptuelle, qui s’est avérée être une pièce de haut vol. Abstraction faite de la musique, cette création m’a aussi marqué car c’était la première fois que je jouais avec l’Ensemble au grand complet, Matthias et l’Ircam, la première fois que j’ai fait une tournée avec mes nouveaux collègues, et la première fois que j’ai dû jouer – en trouvant un son professionnel – avec un bloc de polystyrène pendant cinq minutes sans interruption !

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Photo © EIC