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Retour sur 2016-17. Odile Auboin, altiste : « Des feux d’artifices… sans artifice. »

Entretien Par Jéremie Szpirglas, le 18/07/2017

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Anniversaire des 40 ans de l’EIC, créations pluridisciplinaires, belles surprises : Odile Auboin, altiste, revient sur les événements de sa saison 2016-17 en se projetant d’ores et déjà dans celle à venir.

Odile, quels ont été selon vous les grands moments de la saison 2016-17 ?

J’ai été très heureuse de participer aux célébrations des 40 ans de l’EIC (photos ci-dessous). Je les ai vécues comme des « feux d’artifices… sans artifice » ! Il a fallu mobiliser toutes les forces vives en présence et ces évènements ont été très fédérateurs pour le groupe. Cet élan collectif est incroyablement positif.

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Quels axes de travail souhaitez-vous plus particulièrement approfondir ?

Je suis très attachée au dialogue, aux moments de partage, ainsi qu’à tout ce qui est susceptible d’enrichir l’écoute, que cela vienne d’autres univers musicaux ou d’autres disciplines. Ainsi les rencontres de cette année ont-elles donné lieu à de belles surprises, à l’instar de la création de Joan Magrané Figuera avec les merveilleux Solistes XXI ou du projet Flexible Silence avec le chorégraphe Saburo Teshigawara au Théâtre National de Chaillot (photo ci-dessous), autour de la musique de Toru Takemitsu. Les nouveaux formats de concert que nous développons nous offrent de plus en plus d’occasions d’entrer en contact direct avec le public et je trouve ça formidable. J’aimerais que l’ouverture de l’Ensemble, et son envie de partage, soient encore plus « contagieuses », touchant un public toujours plus large.

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Quelles sont pour vous les évolutions les plus notables de l’Ensemble ces dernières années ?

Le mot-clé pour moi serait : ouverture. Ouverture ou extension, d’ailleurs ? Difficile de mettre une si grande aventure dans une case ! En outre, avec l’arrivée de Matthias Pintscher, la primauté a été rendue à l’expression, non pas systématiquement par la nouveauté, mais par des modes personnels et authentiques. J’ai aussi la chance d’avoir de nombreux collègues aux multiples talents et Matthias encourage toutes les initiatives : c’est très enrichissant. Je ressens néanmoins toujours profondément la pensée essentielle de notre fondateur, Pierre Boulez, qui sert de trame pérenne à notre pratique au quotidien, une pratique au sein de laquelle la musique est vécue comme un mode de communication actif, une passerelle avec le public.

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Et la prochaine saison 2017-18 ?

J’ai hâte de découvrir le Park Avenue Armory, cette immense salle de concert new-yorkaise dans laquelle nous jouerons Repons de Pierre Boulez en octobre. J’en ai beaucoup entendu parler, et le lieu semble particulièrement adapté pour cela. Retourner à Buenos Aires avec des programmes de musique française sera également un grand plaisir : je garde des souvenirs magiques de concerts au Teatro Colon, et de son public si enthousiaste et chaleureux… Je suis aussi ravie de collaborer avec Lionel Bord à la création de son nouveau sextuor pour le Festival Présences en février 2017. En juin enfin, une création (From Within) coréalisée par le compositeur Marko Nikodijevic et Robert Henke, artiste audiovisuel et musicien, me semble pleine de promesses : je suis très curieuse de découvrir la manière dont ces deux artistes vont explorer les sujets profonds dont ils ont décidé de s’emparer.

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Photos (de haut en bas) : Odile Auboin © Franck Ferville  / autres photos © EIC