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Agata Zubel : une compositrice percussive !

Entretien Par Jean-Christophe Montrency, le 02/02/2021

Le 7 février prochain, dans le cadre du Festival Présences qui se déroulera exceptionnellement cette année en version radiophonique, l’Ensemble intercontemporain créera Triptyque d’Agata Zubel. Petit aperçu de cette troisième œuvre écrite par la compositrice polonaise spécifiquement pour l’Ensemble intercontemporain.

 

Agata, Triptyque est la troisième pièce que vous composez pour l’Ensemble intercontemporain. On peut donc aujourd’hui parler d’un véritable compagnonnage. Comme celui-ci a-t-il évolué au cours de ces dernières années ?

Je suis ravie d’écrire pour l’Ensemble intercontemporain. C’est toujours un plaisir pour un compositeur d’écrire pour des musiciens aussi fantastiques. Je sais que je peux écrire avec une absolue liberté tout ce qui me passe par l’esprit : avec eux, il n’y a pas de limite. Tout est possible. Et je ne parle pas uniquement en termes de possibilités techniques, mais aussi en termes d’expression, de compréhension des idées musicales et d’ouverture à la nouveauté.

Pourquoi ce titre, Triptyque ? Est-ce simplement parce que la pièce est en trois parties ?

Oui ! La pièce est effectivement en trois parties. Mais c’est aussi parce que chaque partie est subdivisée en trois. La première et la dernière suivent plus ou moins une forme ABA’. Et dans celle du milieu on entend comme trois variations. De même les fragments médians de la première et dernière partie sont liés — à la manière d’un triptyque visuel, le volet gauche répondant au volet droit. Cela signifie également que la partie centrale contraste radicalement avec les deux autres.

 

Dans les deux pièces que vous avez composées jusqu’ici pour l’EIC, Double Battery et mono-drum la percussion a rôle prééminent. Est-ce encore le cas ici et pourquoi ?

C’est en effet encore le cas ici, avec deux percussionnistes qui jouent quasi sans discontinuer, allant d’un instrument à l’autre (claviers, accessoires, morceaux de polystyrène…) J’ai moi-même joué des percussions, c’est pourquoi j’y ai fréquemment recours dans ma musique. Et bien sûr, au-delà de cette simple considération biographique, les percussions représentent un formidable univers de sons, de couleurs et de potentialités tous plus prodigieux les uns que les autres. Les percussions sont aussi une famille d’instruments très liée aux sons du « quotidien » : les bruits, chocs, bruissements, et autres bourdonnements. Ce qui permet d’étendre plus encore la palette de couleurs de l’ensemble.

Quelle place occupe cette nouvelle œuvre  dans votre parcours ?

J’y joue beaucoup avec les couches et les plans sonores. Chaque partie présente d’ailleurs une manière différente d’approcher le concept « d’exploration de ces couches sonores ».

 

Photos (de haut en bas) : © SabineHauswirth / © EIC