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Un Grand soir de "passions" à la Philharmonie de Paris.

Instant M. Par Matthias Pintscher, le 31/03/2016

La passion, sous toutes ses formes, sera le thème du prochain Grand soir de l’Ensemble, le 9 avril prochain à la Philharmonie de Paris. Un événement dont nous parle Matthias Pintscher dans son Instant M. du mois d’avril.

Ce Grand soir est important à mes yeux pour plusieurs raisons. D’abord, il témoigne de notre présence essentielle en tant qu’ensemble en résidence à la Philharmonie de Paris et des collaborations de plus en plus étroites que nous tissons avec les autres institutions du lieu : en l’occurrence l’Orchestre de Paris pour cette grande soirée. Toutes les bonnes volontés, et toutes les actions communes que nous entreprenons à l’instar de ce Grand soir, ont vocation à renforcer nos synergies pour que la Philharmonie présente un menu le plus complet possible. Après tout, nous vivons tous pour la musique, et nos répertoires sont complémentaires.
Ensuite, ce thème de la « passion » me fascine depuis bien longtemps, dans toutes ses déclinaisons musicales, du liturgique au profane, du spirituel au sensuel. Le sacré d’une part, « Kadosh » comme on dit en hébreu, se retrouve selon moi chez un Johann Sebastian Bach comme chez un Bernd Aloïs Zimmermann, même dans leurs pièces profanes : c’est ce sens incroyable de la pureté, ce génie de la construction, avec lesquels ils bâtissent leurs chefs-d’œuvre.

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Quant à la « passion » profane, elle n’est pas moins forte, ni moins riche. Dans Erwartung de Schoenberg, la passion est certes amoureuse, mais c’est aussi une torture, expression d’une angoisse extrême, d’une peur panique. Dans Offrandes de Varèse, la passion prend les couleurs, étrangement seyantes, du surréalisme. Quant au jeune compositeur slovène Vito Žuraj, que je suis très heureux de présenter dans le cadre de ce concert exceptionnel, il a imaginé une histoire d’amour passionné : celle d’un jeune homme et d’une jeune femme qui se désirent puis se déchirent, pour, peut-être s’aimer à nouveau…

 

Photos (de haut en bas) : © Franck Ferville / © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain