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En remplacement du concert « Extases » du 13 novembre, annulé pour cause de fermeture des salles recevant du public, l’Ensemble intercontemporain propose, un concert à écouter et voir en ligne au programme totalement remanié. Comme un reflet de la situation actuelle tout droit sortie d’un film d’anticipation, cette « Music Box » dégage un parfum de science-fiction, tout en puissance et en contrastes.

En guise d’ouverture, on trouve le visionnaire Octandre d’Edgard Varèse. L’œuvre fait exception dans le corpus de son compositeur, puisque ne faisant pas appel aux percussions, mais elle n’en est pas moins radicale. Donnant la primauté au travail du timbre en tant qu’élément structurel de la composition, Octandre est aussi le produit de la vision singulière Varèse de la musique, autant comme une science que comme un art.

Une opinion que ne renierait pas le serbe Marko Nikodijevic : music box/selbstportrait mit ligeti und strawinsky (und messiaen ist auch dabei) est ainsi entièrement conçu et réalisé grâce à l’informatique : « Je m’intéresse beaucoup à une forme de composition à partir d’algorithmes, explique Nikodijevic, comme un système fractal qui s’épanouit de lui-même à la manière d’une plante. Cette pièce est donc une fantaisie mécanique où l’on peut entendre deux algorithmes qui prennent leur liberté. L’une des conséquences de tout ce processus est de faire apparaître comme des spectres musicaux — et notamment des échos de Ligeti, Stravinsky et Messiaen justement. Mais ce ne sont que des figures apparues par hasard, au gré du développement algorithmique. Une manière de me « débarrasser » de mon complexe d’infériorité vis-à-vis de mes aînés ! »

Des fantômes peuplent aussi Solaris de Stanislaw Lem, roman d’anticipation qui a inspiré à Yann Robin son triptyque Symétriades/Asymétriades/Triades consacré à la contrebasse, et conçu en collaboration avec Nicolas Crosse, soliste de l’EIC. Les Asymétriades sont des créatures fabuleuses générées par la planète Solaris. Leur activité et dynamisme prodigieux trouvent un écho dans le geste puissant du contrebassiste solo.

Gejagte Form, enfin, a été composé en 1995 à l’occasion des 60 ans de Helmut Lachenmann. Comme son titre l’indique, Wolfgang Rihm s’y met en chasse d’une forme ou d’un équilibre musical, qui toujours lui échappe — à l’image de l’avenir qui refuse de se laisser apprivoiser et circonscrire.

Cast
  • Nicolas Crosse contrebasse
    Ensemble intercontemporain 
    Matthias Pintscher direction

  • Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris

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