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Les grands écarts vocaux de Yeree Suh, soprano.

Éclairage By Yeree Suh, le 22/01/2020

Le 29 janvier, à la Philharmonie de Paris, l’EIC retrouvera la soprano coréenne Yeree Suh pour deux courts cycles de lieder d’Anton Webern et Lieder und Schneebilder de Matthias Pintscher. Éclairage de la soliste sur des œuvres qui semblent se répondre par-delà le temps.

Les Cinq Canons Op. 16 d’Anton Webern, composés en 1923/24, font désormais partie des « classiques » de la musique moderne. La voix chantée et les instruments dialoguent sur un pied d’égalité, la fonction instrumentale attribuée à la voix conférant à l’œuvre un charme particulier. Très élaborée, l’écriture purement dodécaphonique donne le sentiment que les paroles profondément religieuses portées par la voix se sont déplacées vers des sphères plus élevées. J’aime beaucoup les grands écarts vocaux. C’est toujours un challenge que je m’efforce toujours de relever avec rigueur mais aussi avec joie.

Voilà une dizaine d’années que je me produis en concert avec Matthias Pintscher (photo ci-dessus), que j’admire en tant que compositeur. Dans ses œuvres, je découvre toujours une « trajectoire » qui mène la composition avec une détermination sans faille et qui permet de sentir qu’il s’agit d’un compositeur doté d’une volonté inconditionnelle de mettre son savoir-faire au service d’idées musicales bien personnelles. « Incidemment », ses Lieder und Schneebilder, avec leurs exigences techniques et créatives, constituent un défi en soi, ce que j’aime beaucoup. Je me réjouis d’avance de ce concert singulier.

Propos recueillis par Jérémie Szpirglas

 

Photos (de haut en bas) : © Marco Borggreve / © EIC