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Dernière étape de la grande tournée de l’EIC au Japon, Yokohama est la deuxième ville du pays après Tokyo, la capitale toute proche. L’Ensemble intercontemporain et Matthias Pintscher y dévoilent un programme tout en contrastes.  Avec Stèle (photo ci-dessus) de Grisey, le ton est donné : le temps musical sera une préoccupation centrale de ce concert. Pour faire « émerger le mythe de la durée », le père de la musique spectrale convoque l’image « d’archéologues découvrant une stèle et la dépoussiérant jusqu’à y mettre à jour une inscription funéraire ». Commande de l’EIC créé en 1987, Time Current de Toshi Ichiyanagi (né en 1933), qui fut l’élève de John Cage, fait office de pendant japonais à Stèle, en tant que réflexion sur les rapports du temps et de l’espace. Dans le reste du programme, toutefois, la grande horloge du temps semble prête à se détraquer. Dans son Concerto de chambre composé en 1970, György Ligeti pousse jusque dans ses retranchements le principe de la micropolyphonie qu’il abandonnera l’année suivante. Alternant polyphonies alanguies et petites mécaniques infernales, Ligeti veut y mettre « un certain ordre, mais un ordre un peu désordonné ». Devenu rapidement un « classique » du répertoire contemporain, ce Concerto de chambre a inspiré plus d’un compositeur, à l’instar de l’Islandaise Anna Thorvaldsdottir et son Hrím (« rimer » en islandais) : s’appuyant sur le concept de dispersion, cette courte pièce est conçue comme un processus de diffusion (à la fois projection et résonance) de divers éléments musicaux à travers l’ensemble instrumental.

 

Distribution
  • Jeanne-Marie Conquer violon
    Gilles Durot, Samuel Favre percussions
    Ensemble intercontemporain
    Matthias Pintscher direction

  • Cette tournée a reçu le soutien de L’institut Français et de la Ville de Paris.