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Deux lignes de force invisibles traversent ce concert de chambre : la figure de Claude Debussy et son tropisme extrême oriental d’une part, et, d’autre part, la formidable créativité provoquée par les contraintes sanitaires. C’est ainsi que trois des œuvres au programme sont nées dans le contexte compliqué de l’année passée, dont elles portent les stigmates : Solo, commande inopinée de l’EIC au jeune Bastien David, beyond II (bridge over troubled water) qui a donné à Matthias Pintscher l’occasion d’une pièce en référence au Trio de Debussy en même temps qu’à Simon & Garfunkel et L’Impatiente de Balfour de la franco-suisse Claire-Mélanie Sinnhuber, dont la création a dû être différée et qui assume, elle aussi, la référence à Debussy.

Dans And then I knew ‘twas Wind, Tōru Takemitsu tente quant à lui de réconcilier ce même Debussy avec une écriture héritière de la Seconde École de Vienne, et l’imaginaire nippon, en l’occurence l’imagerie sonore liée au vent. Une démarche que l’on devine également dans Tsuki no kage wo sukuu, de Naoki Sakata, jeune compositeur japonais formé en France : le titre de la pièce signifie littéralement « Puiser le reflet de la lune », et son discours rappelle lui aussi l’impressionnisme de Debussy, sur un ton sombre et contemplatif.

Inspirée autant par les formes d’ondes les plus abstraites que par les arabesques de Ravel et Debussy, la spirale liquide de Vortex Temporum, enfin, est une tentative d’« abolir le matériau au profit de la durée pure » qui explore tour à tour le temps de la respiration humaine, celui, élargi, des baleines et celui, contracté à l’extrême, des oiseaux et des insectes.

Distribution
  • Solistes de l’Ensemble intercontemporain

  • Dans le cadre du Suntory Hall Summer Festival

    Cette tournée a reçu le soutien de L’institut Français et de la Ville de Paris.