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L’EIC se sent désormais comme chez lui à la Pierre Boulez Saal de Berlin. Il revient cette année avec un programme sur lequel semble flotter un sentiment d’éternité et de transcendance. Fruit d’un intense travail d’exploration de l’univers sonore de la harpe avec Valeria Kafelnikov, wohin de Mark Andre fait ainsi référence à un passage de l’Évangile selon Jean (3,8) : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais d’où il vient [woher er kommt], ni où il va [und wohin er geht] : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. » L’esthétique du presque rien de Mark Andre n’est pas sans rappeler celle de Helmut Lachenmann. Dans l’énigmatique Mouvement (– vor der Erstarrung), celui-ci utilise son spectaculaire détournement du jeu instrumental pour évoquer « les derniers mouvements réflexes qui agitent le corps avant de se figer dans la mort » : une matière sonore délibérément vierge, dénuée d’expressivité, faite de gestes mécaniques, de palpitations frénétiques et de fractures sonores… Mécanique, encore, mais céleste, cette fois : comme son titre l’indique, Matthias Pintscher s’est inspiré pour son triptyque sonic eclipse d’un phénomène astronomique. Les deux premiers volets présentent les deux astres protagonistes du cycle, incarnés respectivement par la trompette et le cor, et leurs matériaux musicaux propres. Puis les deux se retrouvent, étroitement mêlés dans le dernier volet.

Distribution
  • Valeria Kafelnikov harpe
    Clément Saunier trompette
    Jean-Christophe Vervoitte cor
    Ensemble intercontemporain
    Matthias Pintscher direction

     

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