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En 1968, Pasolini publie son «manifeste pour un nouveau théâtre», défini par sa totale opposition au théâtre de «bavardage» naturaliste et au «théâtre du geste et du cri». Le premier serait une sorte de miroir de la bourgeoisie qui s’écoute tandis que le deuxième, dans lequel on pourrait placer une certaine avant-garde, crée le scandale dans le but de satisfaire les fausses prétentions anti-bourgeoises au sein même de la bourgeoisie. Le «théâtre de parole» vise en revanche à «racheter le langage et l’oppression qu’il véhicule par une parole qui passe par le corps et sa vérité». Un principe qu’il appliquera pleinement dans Orgia, pièce de théâtre choc, la seule que Pasolini mettra en scène, en 1968 à Turin. En six épisodes d’un rituel sadomasochiste glacé et glaçant avec la mort pour seule issue, se dévoile en creux le tableau, sombre, d’une société décadente et mortifère. Ce monstrueux huis clos accompagne depuis plusieurs années le compositeur catalan Hèctor Parra, qui lui a déjà consacré son quatrième quatuor à cordes en 2020. Il l’a également choisi pour ce nouvel opéra de chambre, dans lequel le compositeur explore les «limites de la voix chantée, où cohabitent des vocalités quasiment opposées», afin d’approcher de l’idéal pasolinien.

 

Distribution
  • Jone Martínez, Aušrinè Stundytè sopranos
    Leigh Melrose baryton
    Calixto Bieito mise en scène
    Ensemble intercontemporain
    Pierre Bleuse direction

     

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