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Portraits en "clair-obscur" 1/6 : Georgia Spiropoulos, compositrice

Portrait Par Jéremie Szpirglas, le 24/11/2014

217-Spiropoulos©Irini-Zevgoli_DxOFP
Les 5 et 6 décembre 2014, deux nouvelles soirées « Turbulences » nous emmèneront explorer les territoires musicaux en « clair-obscur » proposés par le jeune compositeur et digital performer Marko Nikodijevic. Découverte de l’univers musical de ces deux concerts avec 6 portraits de compositeurs au programme. Aujourd’hui rencontre avec la compositrice d’origine grecque Georgia Spiropoulos.
Il y a décidément un lien privilégié entre la Grèce et la France ! Après Iannis Xenakis dans les années 1940 et Georges Aperghis dans les années 1960, c’est au tour de Georgia Spiropoulos de choisir Paris en 1996 pour y exercer son métier de compositrice. Formée à Athènes, sa ville natale, au piano et à toutes les disciplines entourant la composition (écriture, contrepoint, fugue), elle pratique également le jazz et se passionne pour la musique grecque traditionnelle.
Après un passage dans les classes de Philippe Leroux et de Michaël Lévinas, et un cursus à l’Ircam, elle fera un master à l’EHESS (Paris), en collaboration avec des anthropologues et un spécialiste d’herméneutique hellénique. Ce parcours l’amène à développer avec ses interprètes des relations étroites, qu’elle qualifie de « vitale » pour la création. Ce regard porté aux origines musicales de son pays s’enrichit d’autres champs : l’improvisation, l’art performatif et pluridisciplinaire, la voix et le langage (en tant que compositeur en recherche à l’Ircam, elle mène le projet « Mask » sur les transformations de la voix et contribue à la création d’outils pour la performance live). S’ajoutent encore à cet imaginaire musical déjà bien rempli l’avant-garde du rock (dont l’univers envahit jusqu’à ses titres : elle travaille présentement à l’Ircam sur une œuvre pour harpe et électronique temps réel, Roll… n’ Roll… n’ Roll), le punk et le turntablism (technique musicale qui joue des platines vinyles comme d’un instrument). Spiropoulos cite parmi cette constellation d’inspiration Billie Holiday ou le groupe The Residents qui détourne, dans un langage rock, des styles musicaux préexistants et emblématiques. Cette démarche n’est pas très éloignée de celle de la compositrice qui travaille à partir de courts fragments qu’elle récupère et reprend à l’envi pour constituer son matériau de base et élaborer son écriture sonore. Toutes ces inspirations se mêlent d’une manière très organique, composant un paysage musical riche et fascinant.

 
Photo©Irini-Zevgoli