Afficher le menu

Portraits « ManiFeste » (5/6) : Fabià Santcovsky, compositeur

Portrait Par Jéremie Szpirglas, le 27/06/2014

SONY DSC
Du 24 juin au 5 juillet 2014, l’Ensemble participe aux ateliers de composition de l’Académie ManiFeste organisée par l’Ircam. Nous vous invitons à découvrir six des jeunes compositeurs retenus pour cette édition qui se terminera en musique avec deux concerts de création au 104 (Paris) , le premier le 28 juin et le second le 5 juillet. Le cinquième portrait de cette série est consacré au compositeur espagnol Fabià Santcovsky.
Le compositeur espagnol Fabià Santcovsky ne s’est pas toujours destiné à la musique. Démarrant la guitare à l’adolescence, avec un net penchant pour le jazz, il s’est d’abord orienté vers des études de sciences physiques avant de finalement se diriger vers la composition. Mais ses premières passions pour la peinture, la philosophie, la poésie et l’architecture continuent de nourrir son imaginaire musical.
Arbrée, l’œuvre qu’il se propose de travailler avec les solistes de l’Ensemble intercontemporain, s’inspire d’ailleurs des Dialogues de l’arbre de Paul Valéry. Cette « micro-scène dramatique, extraite d’un hypothétique opéra de chambre dont [il] a lui-même réduit le livret original », représente sa « première tentative de créer une musique destinée à l’action dramatique ». C’est aussi la première véritable apparition de la voix solo dans son univers compositionnel.
Arbrée témoigne de l’intérêt que Fabià Santcovsky porte ces dernières années à la nature et à ses diverses expressions. Les phénomènes météorologiques, et plus spécifiquement les vents, retiennent particulièrement son attention. « J’ai l’intuition, dit-il, d’une coïncidence hallucinante entre la manière dont le vent se comporte, et la manière dont la vie se déroule, et jusqu’à la manière dont nous vivons, mus par le raisonnement ou les impulsions de notre esprit, aussi invisibles et impalpables que l’air lui-même. Dans le même temps, le vent, en tant que perception, est infini : lorsqu’on l’écoute, on ne le perçoit que par les choses qu’il anime. En lui-même, il est inaudible. »
Depuis un an, Fabià Santcovsky tente ainsi de composer des figures musicales évoquant le vent, de manière à la fois acoustique et conceptuelle. La découverte de l’œuvre de Valéry, et de son personnage, Tityrus, qui veut « donner une figure musicale au vent » a donc été un heureux hasard…

————————
Photo DR