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Portraits « ManiFeste » (4/6) : Sérgio Rodrigo, compositeur

Portrait Par Jéremie Szpirglas, le 25/06/2014

Rodrigo
Du 24 juin au 5 juillet 2014, l’Ensemble participe aux ateliers de composition de l’Académie ManiFeste organisée par l’Ircam. Nous vous invitons à découvrir six des jeunes compositeurs retenus pour cette édition qui se terminera en musique avec  deux concerts de création au 104 (Paris) , le premier le 28 juin et le second le 5 juillet. Quatrième portrait consacré au compositeur brésilien  Sérgio Rodrigo.
La scène musicale brésilienne a ceci de particulier qu’elle ne s’encombre pas d’étiquettes. Les genres, qu’on les appelle « traditionnel », « populaire », « écrit » ou « savant », sont là plus perméables que partout ailleurs, et les musiciens eux-mêmes revendiquent cette multiplicité d’héritages et de pratiques. La musique de Sérgio Rodrigo est, de ce point de vue, intrinsèquement brésilienne, en ce sens qu’elle n’a que faire des origines, populaires ou savantes, de ses sources d’inspiration. « Le Brésil ne se manifeste pas, je crois, de manière très explicite ou stéréotypée dans ma musique : j’y entends des couleurs et des atmosphères qui font certainement référence à mon bagage culturel, mais je pense que le plus important reste la tentative de création, d’invention d’images d’un “lieu” à venir. »
Parmi les expériences les plus déterminantes de son jeune parcours (il est né en 1983), Sérgio Rodrigo se souvient d’un festival, en 2004 : « C’était un événement unique en son genre, qui réunissait des compositeurs et des interprètes de toute l’Amérique latine pour une semaine intense de concerts, conférences, et leçons de maître. En écoutant toutes ces œuvres latino-américaines, j’ai été littéralement fasciné par cet univers de composition si singulier, et je me suis résolument engagé dans cette voie. »
Composant une musique sensible et accessible, sans a priori esthétiques, libre de ton et d’expression, Sérgio Rodrigo est devenu l’un des compositeurs brésiliens les plus en vue de sa génération. Sans renier les couleurs et la sensualité latino-américaines, il n’en est pas moins allé à la rencontre d’autres musiques, cherchant les conseils de compositeurs aussi différents que l’Italien Stefano Gervasoni, le Français Claude Ledoux, le Canadien John Rea ou le Palestinien Samir Odeh-Tamimi.
Début 2013, il a été compositeur en résidence au festival Zeitkunst de Berlin. C’est aussi pour enrichir son univers compositionnel qu’il a présenté sa candidature aux ateliers de composition de ManiFeste : « Ce festival, qui réunit des gens venus des quatre coins du monde, croisant leurs histoires et leurs expériences, peut, outre l’immersion totale qu’il suppose, me transformer au plus profond de moi-même. »
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Photo DR