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Si la flûte est l’un des instruments les plus anciens du monde (35 000 ans !), elle n’en a pas fini de se réinventer et de nous enchanter. Pour preuve ce concert imaginé en collaboration avec le flûtiste Emmanuel Pahud, qui dresse comme un portrait de l’instrument tel que s’en emparent les compositeurs d’aujourd’hui. Un portrait qui laisse à penser que la flûte connaît aujourd’hui un nouveau souffle !

Ce nouveau souffle vient parfois d’un regard tourné vers le passé : dans Mémoriale pour flûte et ensemble, Boulez rend ainsi un triple hommage. À Igor Stravinsky d’abord, pour la première version de la pièce, à Bruno Maderna ensuite, et au flûtiste Lawrence Beauregard enfin, disparu en 1985 et qui, en tant que soliste de l’EIC, a activement participé aux recherches en informatique musicale de Boulez et à l’élaboration d’une flûte augmentée par l’électronique. Une « pièce intime, toute en douceur », dixit sa créatrice, Sophie Cherrier, où les temps suspendus de la flûte solo sont remplis avec délicatesse par six instruments à cordes (avec sourdines de plomb), et deux cors.

Hommage encore, avec beyond (a system of passing) de Matthias Pintscher. S’inspirant d’A.E.I.O.U. du plasticien Anselm Kiefer — musée miniature qui évoque le nomadisme intrinsèque de nos existences contemporaines —, la pièce pense l’instrument par-delà le souffle, dont le passage est pourtant à l’origine du son. Michael Jarrell va plus loin encore dans …un temps de silence… Écrite spécifiquement pour Emmanuel Pahud, la pièce est concertante sans être à proprement parler un concerto. Comme son titre le suggère, son discours musical tend vers sa propre dissolution : « J’ai voulu faire entendre différents types de silence, dit Michael Jarrell. On ne peut les percevoir qu’en variant les contextes. Le silence n’est pas le même après un seul accord ou après une cascade de notes. »

Le son de la flûte est pour la jeune compositrice grecque Irini Amargianaki une véritable petite madeleine de Proust : elle va même jusqu’à dire que « la flûte est pour [elle] l’instrument du souvenir ». N 37° 58′ 21.108 E 23° 43′ 23.27 Athens, le titre aussi long qu’énigmatique de cette commande de l’EIC pour trois flûtes et ensemble, , indique les coordonnées en latitude et longitude d’un quartier d’Athènes. « C’est un point géographique bien précis, dit la compositrice, qui évoque une mémoire vive, point de départ de plusieurs souvenirs. Car le souvenir, le flux et le reflux de la mémoire, est un sujet qui m’inspire énormément. »
Enfin, c’est « au cœur du souffle » que se loge « l’homme » qui « s’éteint », dans le poème Cavernes et Soleil d’Andrée Chedid qu’Éric Montalbetti met en musique pour la mezzo-soprano ukrainienne Christina Daletska. 

 

Cast
  • Emmanuel Pahud, Sophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle flûtes
    Christina Daletska mezzo-soprano
    Ensemble intercontemporain
    Matthias Pintscher direction

     

  • Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris

    Concert enregistré et diffusé en direct par France Musique.
    Emmanuel Pahud apparaît avec l’aimable autorisation d’Erato/Warner Classics

    Ce concert a reçu le soutien de la Sacem

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