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Souvenir de création. Jérôme Comte, clarinettiste.

Entretien By Jéremie Szpirglas, le 20/11/2016


À l’occasion des 40 ans de l’Ensemble intercontemporain en 2016-17, nous avons demandé à chaque soliste de nous faire part d’un souvenir marquant de création. Jérôme Comte, clarinettiste à l’EIC depuis 2005, évoque aujourd’hui la création (et ses aléas) de Ripple marks de Thierry De Mey.

> Création de Ripple marks (2015) de Thierry De Mey, pour harpe, alto et clarinette, le 10 octobre 2015 à la Cité de la musique-Philharmonie de Paris.

Un souvenir de création ? Il y en a tant après dix années passées à l’Ensemble intercontemporain ! En général, cela se passe plutôt bien même si l’électronique se montre parfois capricieuse, comme par exemple ces séquences préenregistrées qui, quand elles partent, ne partent pas toujours au bon endroit…

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Mon dernier souvenir marquant en date est un trio pour harpe, alto et clarinette, l’une des parties de Ripple marks de Thierry De Mey créé en octobre 2015. Les circonstances de cette création étaient particulières puisque nous étions en tournée en Chine quand nous avons reçu les partitions finales. Il nous était donc impossible de travailler, n’étant pas tous les trois au même endroit. Lorsque j’ai découvert la partition, mon impression fut mitigée : à première vue, je la trouvais assez simple à mettre en place en trio, et, dans le même temps, les parties séparées étaient extrêmement difficiles. En cause : des rythmes complexes et un système harmonique en quarts de ton. C’est donc fraîchement débarqués de Chine, en plein décalage horaire, que nous nous sommes attelés à cette aventure… audacieuse ! Le soir du concert, après une semaine de travail, nous entrons sur la scène obscure de la Cité de la musique, peu confiants. La tension est palpable. Nous nous installons dans le noir, et attendons que les lumières s’allument pour commencer. Nous attendons, attendons, et attendons encore, mais rien ne vient. Les minutes commencent à être longues et le stress augmente. Finalement, les techniciens finissent par entrer sur scène pour régler le problème, et nous avons pu commencer. C’est aussi ça, la création et ses aléas !

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Photos (de haut en bas) : 1 © Franck Ferville / 2-3 © Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain