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Certains a priori sont coriaces : les musiques dites contemporaines ne s’adresseraient qu’à l’intellect. La sensualité voire l’érotisme n’y auraient pas leur place. Le programme de ce concert prouve le contraire. Il est d’ailleurs un aspect charnel qui intéresse bien des compositeurs : la relation à l’instrument. Ainsi Valentine de Druckman est-il un authentique ballet nuptial : l’interprète caresse sa contrebasse, lui chante, lui chuchote. Dans Fidélité d’Aperghis, la harpe est l’intrus dans le ménage de la harpiste – à moins que ce ne soit le mari, dans le couple harpe/harpiste. Le plaisir est sonore dans ?Corporel de Globokar (photo ci-dessus), véritable exploration des sons que l’on peut produire avec son corps. Les Musica ricercata de Ligeti rappellent quant à elles les scènes étranges, entre onirisme et voyeurisme qu’elles accompagnent dans le film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Le programme se terminera sur une création de la compositrice franco-suisse Claire-Mélanie Sinnhuber qui privilégie les sonorités liées au souffle ainsi que les sons percussifs. Construites à partir d’un matériau sonore réduit, ses compositions témoignent d’une prédilection pour les textures transparentes et combinent généralement bruits et notes.

Distribution
  • Hidéki Nagano piano
    Valeria Kafelnikov harpe
    Odile Auboin alto
    Éric-Maria Couturier violoncelle
    Nicolas Crosse contrebasse

  • Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris

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