« in vain » du compositeur autrichien Georg Friedrich Haas c’est une expérience sensorielle hors du commun, celle d’une musique kaléidoscopique qui n’est pas sans rappeler le mouvement spectral (Gérard Grisey, Tristan Murail). Des suites harmoniques vertigineuses, se succèdent ou s’imbriquent, rapides ou étirées à l’extrême. Des paysages sonores étranges se forment, se superposent puis se fondent dans le continuum musical. Cette œuvre d’ores et déjà « culte » se joue de surcroît en partie dans l’obscurité, avec pour effet de concentrer l’attention sur le monde sonore qui se déploie dans l’espace, et plus encore en nous-mêmes.
Quant au titre « in vain » voici ce qu’en dit le compositeur : « Lorsque l’extrême droite a participé au gouvernement en Autriche (à la fin des années 1990), j’ai été choqué de voir que toutes les tentatives de nous débarrasser de notre histoire criminelle avaient échoué et que celle-ci refaisait surface. J’ai longtemps cherché un titre pour nommer ce processus. J’en ai parlé à plusieurs personnes et c’est le directeur de l’ensemble Klangforum de Vienne, Sven Hartberger, qui m’a donné l’idée décisive en me suggérant invano. Mais j’ai pensé que l’italien « invano » était trop beau, trop mélodieux. Ça sonne presque comme « ti amo ». En anglais, c’est à la fois plus clair et plus dur. »
Distribution
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Ensemble intercontemporain
Erik Nielsen direction -
Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris
Concert enregistré par France Musique
À la réécoute pendant 1 an sur francemusique.fr
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