Les « Folksongs » de Luciano Berio : un micro-univers au sein de chaque pièce !
ÉclairageÀ l’occasion des célébrations du centenaire de la naissance de Luciano Berio, le concert « Berio&Co » du 24 octobre à Cité de la musique met à l’honneur les Folksongs du grand compositeur italien. La jeune mezzo-soprano Sarah Aristidou témoigne de son attachement à ce cycle iconique, entre premières amours du chant, héritage arménien et admiration pour Cathy Berberian.
Les Folksongs de Luciano Berio comptent beaucoup pour moi. D’abord parce que ma première relation au chant s’est nouée via la musique folklorique. C’est ce genre, ainsi que l’improvisation (laquelle est omniprésente dans les traditions orales), qui m’ont fait découvrir ma voix et m’ont poussée à explorer mon instrument.
Ensuite, lorsque je suis entrée au conservatoire à l’âge de cinq ans, l’une des premières mélodies que j’ai apprises fut Loousin Yelav, un chant arménien qui n’est autre que le troisième numéro des Folksongs ! Cette mélodie m’accompagne fidèlement depuis, et c’est aussi grâce à Loousin Yelav que j’ai découvert Cathy Berberian (vidéo ci-dessous), la créatrice de l’œuvre, qui ne cesse de m’inspirer.
Enfin, j’ai toujours rêvé de mêler les différentes couleurs qui m’ont entourée au cours de mon enfance, et les Folksongs sont une belle occasion de le faire. Car les Folksongs, ce sont 11 mélodies, venant de 11 régions de 5 pays du monde, chacune porteuse de couleurs et textures magnifiques, mises en valeur par l’orchestration de Berio – un micro-univers au sein de chaque pièce. Ce passage d’un univers à l’autre se fait de manière absolument naturelle, formant un cycle qui nous fait voyager, nous étonne, nous touche et nous fait oublier où l’on se trouve.
Photo : © Chris Christodoulou/BBC
Partager