Unsuk Chin : « Graffiti »
ÉclairagePour ouvrir la saison 2025-2026 à la Philharmonie de Paris, l’Ensemble intercontemporain a choisi d’interpréter un concert autour du thème de la ville, le vendredi 19 septembre. Aux côtés de City Life de Steve Reich et Légendes urbaines de Tristan Murail figure Graffiti d’Unsuk Chin, œuvre kaléidoscopique que la compositrice coréenne a imaginée comme un vaste mur sonore, parcouru de strates et d’éclats.
Quand on parle de « graffiti », la plupart d’entre nous se figurent directement des griffonnages assez indigents sur des murs, un peu partout dans nos paysages urbains. Mais ce n’est pas seulement cela : les graffitis sont une forme d’expression artistique ancienne qui peut être d’une créativité surprenante. Mon œuvre pour ensemble Graffiti est inspirée plus ou moins directement par le street art. Son langage musical, entre rudesse et raffinement, complexité et transparence, exige des interprètes une grande agilité, de la virtuosité, un changement de perspective permanent.
Chaque instrument est traité en soliste. Le premier mouvement, Palimpsest, est fait d’une multiplicité de dimensions et de strates ; on peut y entendre des allusions à nombre de styles extraits de leur contexte d’origine et juxtaposés à la manière d’un kaléidoscope. Le second mouvement, Notturno urbano, établit un contraste fort avec celui, hyperactif, qui le précède : il oscille entre une simplicité et une micropolyphonie particulièrement sophistiquée. Les instruments sont souvent utilisés de manière non conventionnelle. Les vents et les cordes ont des modes de jeu spéciaux, ce qui renforce l’atmosphère distante et mystérieuse. L’œuvre s’achève par une passacaille « urbaine » virtuose.
Vendredi 19 septembre à 20h à la Philharmonie de Paris
Photo : Unsuk Chin © Rui Camilo
Partager