Dialogue de l’ombre double.
ÉclairageDans le cadre de l’année centenaire de la naissance de Pierre Boulez, Martin Adámek rejouera l’un de ses chefs-d’œuvre, Dialogue de l’ombre double, au festival George Enescu en Roumanie : le 6 septembre à Bucarest et le 8 septembre à Timisoara. Éclairage du clarinettiste sur cette pièce qu’il définit comme un « véritable Everest ».
Dialogue de l’ombre double est une pièce très complexe, un véritable Everest pour un clarinettiste, mais si belle. Je ne peux toutefois m’empêcher de regretter n’avoir jamais eu l’occasion de la travailler avec Pierre Boulez. Je n’ai même jamais eu la chance de le rencontrer… Reste que j’ai pu profiter des conseils de me chers collègues, Jérôme Comte et Alain Billard, qui ont pu travailler directement avec lui. Le clarinettiste dont j’ai repris le poste à l’EIC, Alain Damiens, a réalisé en 1992 à Salzbourg une vidéo dans laquelle il interprète l’œuvre et en discute avec Boulez. Sa virtuosité et sa musicalité m’impressionnent vraiment et cette performance m’a donné quelques idées en même temps qu’elle m’a permis de mieux comprendre ce que Boulez a voulu nous raconter.
Le dispositif électronique, qu’il s’agisse de la spatialisation avec les haut-parleurs sur scène ou du travail et de la manipulation du son (son préenregistré et son diffusé en temps réel), me font l’effets d’une forme de magie. J’ai également pu remarquer quelques similarités entre Dialogue de l’ombre double et Répons (que j’ai déjà joué pas moins de dix fois depuis mon arrivée à l’Ensemble) : le langage de Boulez et sa musique m’ont toujours été très familiers. Je les trouve à la fois très compréhensibles et profondément humains. Rejouer Dialogue cette année restera certainement pour moi une expérience inoubliable.
Photos (de haut en bas) : © Franck Ferville / © Tokyo Bunka Kaikan
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