Une invitation à explorer les paysages de l’imaginaire et de la mémoire.
ÉclairagePour le concert du jeudi 10 juillet à l’Institut culturel suédois, dans les espaces d’exposition consacrée à la plasticienne Barbro Östlihn, trois solistes de l’EIC ont imaginé un programme inspiré des villes qui ont marqué sa vie : Stockholm, New York et Paris. Aux côtés de Marceau Lefèvre (basson) et Lucas Ounissi (trombone), le clarinettiste Martin Adámek revient pour nous sur les origines de sa programmation.
Le programme du concert à l’Institut suédois est issu d’un défi, qui a fait naître en nous une grande liberté créatrice. L’objectif était de faire écho aux trois villes qui ont jalonné la vie de la plasticienne suédoise Barbro Östlihn – New York, Paris et Stockholm – tout en respectant un effectif réduit de trois musiciens, sans piano, percussions, ni électronique. Un véritable challenge !
Nous avons même rehaussé le défi, en choisissant une formation instrumentale atypique : clarinette, basson et trombone. Une combinaison qui, dès le départ, nous a plongés dans une recherche particulièrement intéressante. Très vite, nous avons découvert qu’il n’existait pas d’œuvre pour cette formation ; les partitions que nous avons trouvées n’étaient soit pas éditées, soit inexistantes.
Nous avons donc repensé la structure même du concert, en imaginant un concert-spectacle, une promenade musicale où chaque instrumentiste s’exprimera seul, dans son propre monde sonore – à l’exception du duo pour clarinette et trombone Bar Lazy J d’Alvin Lucier. Cette soirée proposera aux spectateurs un voyage, à travers le temps et l’espace, entre de multiples dialogues en résonnance. Les déplacements, les attitudes et la présence scénique des musiciens prendront toute leur importance, puisque nous deviendrons des interprètes, au sens dramatique du terme.
En complément de cette exploration sonore, nous avons choisi d’intégrer l’enregistrement de la pièce phare d’Alvin Lucier, I’m sitting in a room, comme un fil d’Ariane qui, en oscillant entre premier et deuxième plan, transformera subtilement l’écoute de chaque œuvre. Tel un miroir sonore, elle modifiera notre perception, résonnera dans l’air et magnifiera le sens de ce parcours musical, aussi inédit que la musique révolutionnaire de Lucier.
Ainsi, ce concert ne sera pas seulement une performance, mais une expérience immersive, où chaque note, chaque silence, chaque souffle sera une invitation à explorer les paysages de l’imaginaire et de la mémoire.
Photos (de haut en bas) : Martin Adámek © Franck Ferville / exposition Barbro Östlihn (1930-1995) à l’Institut suédois de Paris © Luca Lomazzi, Voyez-vous
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