Au programme : de la performance pure, dans un diptyque de pièces majeures du théâtre musical contemporain. Le concert condensera le spectre de l’expression vocale possible, du baryton au soprano, en une gamme infinie d’états émotionnels changeant à chaque instant. Autour d’eux, l’ensemble, poussé dans ses derniers retranchements expressifs, ou le violon, plié à tous les excès, désaccordé ou brisé en direct. À commencer par Eight Songs for a Mad King (1969) de Maxwell Davies, évoquant la démence du roi George III d’Angleterre qui voulait apprendre à chanter aux oiseaux. L’œuvre éveille une puissante empathie pour les « fous », ces ventriloques des traumas collectifs. La deuxième œuvre au programme, les Kafka-Fragmente (1987) de György Kurtág pour soprano et violon, enchaîne quarante miniatures comme autant de variations physiques et métaphysiques autour de la marche – obstinée, errante ou figée – exprimant en un instant l’inquiétude existentielle de Kafka. La démarche scénographique de Barrie Kosky se fait intense et dépouillée, toute entière au service d’interprètes d’exception et d’une lecture à l’os de ces œuvres extrêmes.

• Anna Prohaska soprano
  Johannes Martin Kränzle baryton
  Patricia Kopatchinskaja violon
  Ensemble intercontemporain
  Pierre Bleuse direction
  Barrie Kosky mise en scène
  Urs Schönebaum lumière et mise en espace

• Une production du festival d’Aix-en-Provence, rendue possible grâce au soutien d’Elizabeth et Vincent Meyer, avec le soutien du cercle Incises et de Jean-François Dubos.