Le succès et les qualités du Concours international de piano d’Orléans, fondé en 1994 et revenant selon un rythme biennal, ne se sont jamais démentis depuis la première édition qui avait, parmi d’autres, distingué Hidéki Nagano, soliste de l’Ensemble intercontemporain…
Une fois n’est pas coutume, cette année, l’œuvre imposée en finale n’est pas une commande, mais une œuvre phare du répertoire concertant du piano, Passacaille pour Tokyo (1994), composée par Philippe Manoury pour Ichiro Nodaira. Manoury y revisite la forme traditionnelle de la passacaille pour en faire jaillir un matériau en « continuelle évolution » autour d’une « structure de base qui ne varie jamais ». Virtuose, la partie de piano se trouve « prolongée » par l’orchestre ainsi que par un second piano placé dans les coulisses, officiant comme « ombre » distante du soliste. Le compositeur se souvient ici des halos de piano qui résonnaient lorsqu’il passait devant les studios de danse de la salle Pleyel.