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Un renouveau de l’opéra Grand Angle
Le prochain festival d’Aix-en-Provence verra la création le 5 juillet d’un opéra de Péter Eötvös, Le Balcon, à partir de la pièce de Jean Genet, dans une mise en scène de Stanislas Nordey. Après le succès de Trois Sœurs, au Châtelet, et bien d’autres exemples de nouvelles productions d’opéra – K, de Philippe Manoury, ou L’Amour de loin, de Kaija Saariaho – Alain Patrick Olivier nous propose ici une réflexion sur un genre que l’on avait pu croire inadapté à notre temps et qui connaît, au contraire, de nouveaux développements.
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Entretien avec Célestin Deliège. Musique à programme : de l’iconoclaste à l’iconophile, un dilemme récurrent Entretien, Grand Angle
Images, arguments, semblent réapparaître dans les titres des œuvres – comme dans Barbarismes, trilogie de l’an mil, de Pierre Jodlowski, créée le 13 mars prochain à la Cité de la musique. Mais l’expression, « musique à programme » peut-elle véritablement avoir un sens dans le répertoire d’aujourd’hui ? Célestin Deliège, auteur d’ouvrages et essais sur le musique de notre temps, qui achève actuellement un ouvrage à paraître en deux volumes : « De Darmstadt à l’Ircam : Cinquante ans de Modernité musicale », situe pour nous cette notion de référence dans le cours de l’Histoire.
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Musique populaire/Musique savante Grand Angle
Les musiques populaires ont joué un rôle essentiel dans l’évolution de la musique européenne « savante ». Plusieurs concerts de cette saison nous le rappellent, avec les guitares électriques du Professor Bad Trip de Fausto Romitelli (3 octobre, Cité de la musique) ou les désormais classiques Folk Songs de Berio (3 avril, Scène nationale de St Brieuc, mai à la Cité de la Musique, atelier réservé aux lycéens). Philippe Albèra, fondateur de l’Ensemble Contrechamps, auteur de nombreux textes sur la musique du XXe siècle s’est intéressé à ce thème dans un article publié par les Cahiers de musiques traditionnelles de Genève. Nous vous proposons d’en découvrir ici quelques moments.
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"J'ai compris la musique contemporaine" Grand Angle
La pédagogie est à la mode, en musique comme dans d’autres domaines artistiques. « La société du spectacle », pour reprendre l’expression de Guy Debord, s’interrogerait-elle sur sa légitimité ? En marge des chiffres, des tableaux, il apparaît primordial de rappeler les buts premiers d’une telle profession de foi, et de prêter l’oreille aux effets des « actions pédagogiques ». Depuis sa création en 1976, l’Ensemble intercontemporain n’a cessé de développer de telles actions, qu’on entende le terme de « pédagogie » dans une acception très large – donner les éléments et les occasions susceptibles d’enrichir l’écoute et accroître la curiosité – ou dans son sens premier de formation d’un jeune public. Alain-Patrick Olivier nous livre ici son expérience... de « terrain » !
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Du son au sens, l’ultime dérive de Gérard Grisey. Grand Angle
Juste avant sa disparition, en novembre 1998, Gérard Grisey, avait composé une dernière œuvre au titre étrangement prophétique, "Quatre Chants pour franchir le Seuil", créée quelques mois plus tard, en février 1999. Le musicologue Jérôme Baillet situe pour nous ces "Quatre Chants" dans l’ensemble de l’œuvre du compositeur.
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Orient-occident : vers une World Music ? Grand Angle
Parallèlement à l’exposition « la Voix du Dragon », qui présente au Musée de la Cité de la Musique, du 21 novembre 2000 au 25 février 2001, une collection d’art campanaire et d’instruments chinois anciens, l’Ensemble intercontemporain a placé sa saison 2000-2001 sous le signe des relations orient-occident. Alain Poirier situe pour nous les œuvres musicales marquées par cette double influence.
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Berio, Kurtág et les mots Grand Angle
Passsaggio, de Luciano Berio, et Beckett : What is the Word, de Gyorgy Kurtág, sont deux œuvres particulièrement significatives de ce lien entre musique et texte qui guide notre saison 1999-2000. Le musicologue italien Enzo Restagno, également directeur musical du festival Settembre Musica à Turin, replace pour nous ces œuvres dans un réseau d’affinités entre les deux compositeurs et quelques-uns des écrivains les plus marquants de notre temps.
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Nono : un compositeur à l’écoute – La réception de son œuvre en France Grand Angle, Portrait
Deux concerts à la Cité de la musique, les 25 et 27 mai prochains, seront consacrés au compositeur italien unanimement reconnu Luigi Nono, disparu en 1990. Reconnu, certes, mais dont une part importante de l’œuvre est restée dans l’ombre. Alain Poirier, musicologue et professeur d’histoire de la musique au Conservatoire de Paris, élucide pour nous les motifs d’une contradiction.
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Musique à l'université : une « oxygénation » par les interprètes ! Grand Angle
Comment intégrer la musique contemporaine à l'enseignement de la musicologie ? En invitant les interprètes à l'Université, nous répond le musicologue Pierre Michel. Témoignage en forme de manifeste d'un enseignant, également responsable du département de musicologie de l'Université de Strasbourg.
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Les déploiements d’un repli ou la condition de l’innovation Grand Angle
Guy Lelong, écrivain, mène depuis plusieurs années une recherche littéraire d’ordre prioritairement formel. Il a aussi engagé une collaboration originale avec le compositeur Marc-André Dalbavie, dont il écrit, depuis 1990, tous les textes de ses pièces avec voix (Seuils, Non-lieu, Correspondances). C’est fort de cette double expérience qu’il livre ici à la réflexion de nos lecteurs certains arguments gui militent, selon lui, en faveur de l’innovation dans le domaine de la musique.
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Poésie versus musique : l’art de la mésentente Grand Angle
Jalonnés par plusieurs œuvres inspirées de Mallarmé – Gilbert Amy, Pierre Boulez, Denis Cohen, mais aussi Ravel et Hindemith – ces trois premiers mois de rentrée sont marqués du sceau de la poésie. D’hier à aujourd’hui, comment l’alliance s’est-elle renouvelée ? Omer Corlaix nous invite à considérer ce travail d’entente, ou de mésentente, entre musique et poésie.
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Le lieu théâtral : une esthétique en acte Grand Angle
L’espace n’est pas un hochet, un supplément d’âme pour compositeurs en mal de ressources, mais un véritable élément structurant. Nunes le visionnaire nous le dit, comme Kagel aussi, à sa manière, déjà, il y a plus de 20 ans. Mais l’espace est vaste ! Intérieur, hors champ, acoustique, symbolique, comment apprécier sa force et sa pertinence dans la musique qui s’écrit aujourd’hui ? Il nous a semblé qu’interrogeant le théâtre, nous saisirions mieux cette « nouvelle » dimension musicale. André Bazin, dans son Qu’est-ce que le cinéma ?, s’interrogeait sur la fonction du cadre au cinéma, autrement dit sur les différences entre les modes de perception de l’espace mis en jeu par ces deux arts. Espace du contigu et du continu au cinéma, où le cadre et le hors cadre se raccordent virtuellement à l’infini dans la conscience du spectateur. Espace « centrifuge » auquel s’opposerait l’espace « centripète » du théâtre, qui suppose une convergence essentielle (les coulisses n’appartiennent pas à l’événement théâtral). Une telle confrontation tente d’articuler deux genres où l’espace est indexé à la vision. Qu’en est-il lorsque la comparaison doit prendre en compte des perceptions d’ordre différent ? Toute analogie entre les genres a ses limites : désignant les reflets, les échos, elle traduit aussi les écarts, les différences. Mais elle a cette vertu de mettre l’esprit en mouvement.