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Metallics de Yan Maresz.

Éclairage By Lucas Lipari-Mayer, le 19/11/2021

Le 3 décembre à la Cité de la musique, Lucas Lipari Mayer sera l’interprète soliste de Mettalics du compositeur français Yan Maresz. Un « classique » du répertoire contemporain pour trompette et électronique aux multiples dimensions. 

Ce Grand Soir Numérique sera pour moi l’occasion d’une grande première : celle où je jouerai en concert Metallics de Yan Maresz. L’œuvre est pourtant aujourd’hui un classique du répertoire de la trompette — mon collègue Clément Saunier l’a d’ailleurs jouée des dizaines de fois. C’est, historiquement, l’une des premières à associer la trompette solo à l’électronique en temps réel et, à ce titre, elle occupe une place aussi importante que notre Sequenza de Berio. Lors des séminaires et ateliers avec de jeunes aspirants musiciens, Metallics revient très souvent dans les échanges.
L’idée de départ de Yan était de créer, grâce aux traitements informatiques, des sourdines virtuelles et évolutives — ces modulations étant aussi, je pense, un moyen pour lui de chercher un son de trompette qui lui serait « propre ». Le son que je produis est donc repris et traité en temps réel par la machine pour produire le timbre « assourdi » voulu à ce moment-là de la partition. Et je dois aussi mettre moi-même une sourdine de temps à autres.

Je dois également dialoguer avec une bande magnétique que Yan a composée en partie à partir d’échantillons de trompette préenregistrés (à l’aide de capteurs fixés directement sur un instrument en train d’être joué). L’un des grands enjeux de cette pièce est donc d’être en accord, rythmiquement et musicalement, avec cette bande, et de la traiter comme un partenaire de musique de chambre. Avec ses fusées harmoniques, montantes et descendantes, ses notes qui claquent dans l’aigu et tous ses effets rythmiques et de sourdine, la pièce se joue aussi de l’image qu’a l’instrument dans l’histoire de la musique, et bien sûr dans le jazz.

 

Propos recueillis par Jérémie Szpirglas

Photos (de haut en bas) : © Franck Ferville /   © EIC