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À propos de la musique de György Kurtág.

Éclairage By Odile Auboin, le 26/03/2019

Maître de la forme courte, le compositeur hongrois György Kurtág entretient avec l’histoire de la musique une relation d’une grande richesse. Une relation que le programme du concert du 30 mars à la Philharmonie de Paris met en lumière, comme l’expose l’altiste Odile Auboin qui en sera l’une des interprètes.

Quand l’idée d’un concert autour de la musique de György Kurtág a été proposée, j’ai immédiatement rebondi en pensant à ses années de résidence à Paris pendant lesquelles, avec un petit groupe de musiciens, j’ai eu le privilège de travailler avec lui. Cette période correspond au début de mon parcours au sein de l’EIC, et, outre le bonheur de partager sa pensée musicale, je suis restée profondément marquée par sa façon d’aborder la conception d’un programme et d’envisager un parcours musical. Le musicologue Philippe Albèra le dit fort bien : « Kurtág compose ses concerts comme un rituel où les œuvres singulières, qui reposent sur des mouvements brefs, sont elles-mêmes fragments d’un ensemble plus vaste. »

Dans le même temps, je me suis demandé par quel levier nous pourrions inviter le public à ouvrir une fenêtre d’écoute sur sa poétique si particulière. Le programme propose donc un parcours au sein de l’œuvre de musique de chambre de Kurtág, ponctué de pièces pour piano solo de Claude Debussy – lesquelles constituent l’unique référence à son panthéon musical personnel au cours de ce concert. Rompant avec ce principe auquel on a trop souvent recours, qui place un compositeur en regard de ceux qui l’ont précédé, nous ouvrons cette fois la perspective à des compositeurs des générations suivantes, nourris par sa pensée musicale. 

Ce concert s’appréhende ainsi comme un espace où les pièces de Marco Stoppa et de Benoît Sitzia (toutes deux conçues comme des hommages, l’une par la dédicace, l’autre par l’écriture) invitent à se plonger dans les différentes ramifications d’une œuvre aussi riche que celle du compositeur hongrois.

 

 

Photos : Odile Auboin © EIC / György Kurtág – DR