Nouvelle saison 2017-18 : créativité, énergie, partage.
Instant M.
Créativité, énergie et partage : Matthias Pintscher présente la nouvelle saison 2017-18 dans son instant M. de rentrée.
Au « lendemain » de nos 40 ans, cette nouvelle saison reflète la formidable énergie de la création musicale que nous ressentons au sein de l’Ensemble. Une énergie que nous voulons vous communiquer. L’enjeu est d’importance, surtout en ces temps incertains, notamment pour les arts et la création. J’ajoute que la confiance que vous nous accordez est un moteur supplémentaire qui nous incite à aller toujours de l’avant. Cette formidable énergie accumulée se traduit en créativité, en innovation, en flexibilité, et ce dans tout l’éventail de nos activités, à commencer par nos concerts et leurs formats que nous varions autant que possible — à l’instar des week-ends Turbulences et des Grands soirs. Nous remettons constamment nos pratiques en question pour que la musique s’exprime avec la plus grande liberté possible. De mon point de vue, notre mission consiste à éveiller les curiosités, rénover l’écoute, effacer les présupposés et dépasser les clivages. Comment ? En ménageant aux musiques que nous défendons les meilleures conditions de réception possibles, et ce avec une volonté toujours réaffirmée d’ouverture et de partage.
Répétition de Raphael de Bryce Dessner. Cité de la musique, septembre 2016
Répétition publique avec Clément Lebrun à la Cité de la musique
Cet état d’esprit se manifeste également dans le champ de la création. À partir de cette saison, nous investissons dans une forme inédite de collaboration avec les créateurs grâce à un nouveau dispositif : le LAB. Son but affiché est de disposer d’une forme de laboratoire artistique qui autorise des recherches, des expérimentations, des inventions plus libres et moins contraintes par le calendrier d’une saison. Si cette démarche est courante dans les milieux du théâtre ou de la danse, elle est beaucoup plus rare dans le domaine de la création musicale. Ainsi libérés de la pression de représenter une œuvre aboutie à une date fixée, je crois que nous pourrons être plus créatifs encore en proposant un autre type d’expériences. Dronocracy est le premier projet de ce LAB (photos ci-dessous). Porté par le compositeur Laurent Durupt, en collaboration avec le metteur en scène Ferdinand Barbet et le Centre national de création musicale Césaré, il sera monté à la Comédie de Reims.
Première séance de travail sur le projet Dronocracy avec Laurent Durupt. Cité de la musique, août 2017
Ces nouvelles recherches ne se substituent naturellement pas à ce que nous réalisons dans le cadre forgé par quatre décennies d’expériences. Ainsi, parmi les œuvres que nous créerons cette saison, j’aimerais citer Futari Shizuka, The Maiden from the Sea, opéra de chambre de Toshio Hosokawa et Oriza Irata d’après une pièce du théâtre nô, From within, une ambitieuse création interdisciplinaire cosignée par Marko Nikodijevic et Robert Henke (photo ci-dessous) ou un nouveau concerto pour piano de Salvatore Sciarrino.
Robert Henke
Cette saison aura également la particularité de proposer plusieurs concerts présentant une œuvre unique (dans tous les sens du terme) : Des Canyons aux étoiles d’Olivier Messiaen, enrichie d’une création visuelle de l’artiste belge Ann Veronica Janssens, in vain de Georg Friedrich Haas dont plusieurs passages doivent être joués dans l’obscurité, l’atypique Requiem de Hans Werner Henze, ou le théâtral Coro de Luciano Berio. Ce dernier projet s’inscrit dans notre démarche de formation des élèves du Conservatoire de Paris – un compagnonnage qui nous est cher, tout comme celui que nous construisons avec les autres ensembles en résidence à la Philharmonie de Paris : l’Orchestre de Paris et Les Arts Florissants.
Matthias Pintscher dirige l’Orchestre de Paris et l’Ensemble intercontemporain. Philharmonie de Paris, avril 2016
Concert « d’un commun accord ». Cité de la musique, mai 2016
Autre compagnonnage sur lequel je souhaite insister cette année : celui qui nous unit à l’Ircam, et qui se concrétisera cette saison dans plusieurs concerts exceptionnels : Répons de Pierre Boulez à New York, Le Encantadas o le avventure nel mare delle meraviglie d’Olga Neuwirth à Vienne, et la nouvelle création d’Hèctor Parra, Inscape, à Lille et Paris. Sans oublier bien sûr la participation des musiciens de l’Ensemble fin juin 2018 à l’Académie ManiFeste.
Répons de Pierre Boulez. Philharmonie de Paris, juin 2015
Le Encantadas d’Olga Neuwirth. Cité de la musique, octobre 2015
Je souhaiterais conclure sur une évidence : à 40 ans révolus, notre ensemble est dans une forme artistique éblouissante. Cela tient pour beaucoup à la vitalité et à l’enthousiasme intacts des solistes, des anciens comme des plus jeunes. Fait remarquable, ces derniers s’emparent avec appétit et aisance de ce que leurs aînés ont bâti au cours des quatre dernières décennies. C’est sans doute à eux, justement, qu’on le doit, et à leur contribution à la formation des nouvelles générations d’instrumentistes. Une dynamique de transmission essentielle qui anime l’Ensemble depuis ses débuts, et pour très longtemps encore.
Crédits photos (de haut en bas) : Matthias Pintscher © Franck Ferville / Répétition de Raphael de Bryce Dessner. Cité de la musique, septembre 2016 © EIC / Répétition publique avec Clément Lebrun à la Cité de la musique © EIC / Première séance de travail sur le projet Dronocracy de Laurent Durupt. Cité de la musique, août 2017 © EIC / Robert Henke © Robert Henke / Matthias Pintscher dirige l’Orchestre de Paris et l’Ensemble intercontemporain. Philharmonie de Paris, avril 2016 © EIC / Concert « d’un commun accord ». Cité de la musique, mai 2016. Philippe Grauvogel (EIC-hautbois), Jean-Christophe Vervoitte (EIC-cor), Béatrice Martin (Arts Florissants – clavecin) © Juliette le Maoult / Répons de Pierre Boulez. Philharmonie de Paris, juin 2015 © EIC / Le Encantadas d’Olga Neuwirth. Cité de la musique, octobre 2015 © EIC
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