Quand on évoque la famille instrumentale des cuivres, on l’imagine volontiers claironnante ou triomphante, menaçante ou mélancolique. Tout le contraire de ce concert en somme, tout en poésie, fragilité, imperceptibilité et douce ironie, qui réunit sept compositrices d’horizons géographiques et esthétiques très différents. Œuvre de confinement de la période Covid, …da kehrte die Ruhe ein… de Nina Šenk évoque le silence tombé sur sa ville de Ljubljana, et la fragilité devenue palpable de l’existence. Même vulnérabilité dans Les Plantes près de la fenêtre de Lanqing Ding, dont la poétique joue de l’ambiguïté entre cor et piano. La poésie se fait plus violente avec Marsyas d’Olga Neuwirth, inspirée d’une sculpture d’Anish Kapoor d’après l’histoire de ce satyre musicien (Marsyas) victime d’un Apollon jaloux. À l’opposé, Lui d’Horace Bravo tient d’une sorte de cadavre exquis musical. Ce concert est également l’occasion de (re)découvrir Lucia Dlugoszewski et son inclassable Space is a Diamond, ainsi qu’une nouvelle oeuvre commandée à la jeune compositrice française Anaïs-Nour Benlachhab.
Distribution-
Solistes de l’Ensemble intercontemporain