Aucun mot ne sera prononcé au cours de ce concert. Le verbe y est pourtant omniprésent. Selon Peter Eötvös, « les cordes autorisent des articulations “linguistiques” éminemment subtiles », rendant possible ce paradoxe : une musique épistolaire… S’intéressant à la correspondance entre Mozart, père et fils, Eötvös confie à l’alto le rôle de Wolfgang et au violoncelle celui de Leopold, le second prodiguant conseil au premier, alors que l’essentiel de leurs vies reste non-dit… « J’y serai seul avec toi. Personne d’autre avec nous », confie Janáček à Kamila Stöslova, sa muse et amour impossible, à propos de son deuxième quatuor dit Lettres intimes. S’écartant de tout modèle préconçu, ce quatuor se veut un miroir de l’imaginaire amoureux du compositeur, reflet des sentiments : de leur nature fluctuante autant que de leur urgence et instantanéité. Un sentiment d’éphémère que l’on retrouve dans les Sept Papillons, composé par Kaija Saariaho (photo ci-dessus) après son opéra L’Amour de loin.
Distribution-
Solistes de l’Ensemble intercontemporain
Musiciens de l’Orchestre de Paris -
Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris