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Hugues Dufourt, l’une des figures fondatrices de la musique spectrale est depuis ses débuts habité par la peinture, de Tiepolo à Van Gogh en passant par Bruegel ou Courbet. Pour cette commande de l’Ensemble intercontemporain, il aborde pour la première fois l’univers fantastique de Jérôme Bosch et s’inspire de ses quatre panneaux des Visions de l’au-delà. Non pas, toutefois, sous une forme figuraliste : le compositeur tente plutôt de transposer les techniques picturales pour saisir l’essence de l’oeuvre, et notamment ici la « Montée des bienheureux vers l’empyrée », quatrième panneau, montrant des anges volant à travers les nues pour porter les justes vers le séjour divin, figuré sous la forme originale d’un tunnel dont on entrevoit l’extrémité lumineuse. La compositrice italienne Francesca Verunelli revisite quant à elle le concept de « nuda vita » (vie nue) de Giorgio Agamben, désignant chez le philosophe, la vie biologique dépouillée de tout statut social ou politique s’opposant à la « vie qualifiée », en « nuda voce » : cet instant fugace où l’on prend conscience que ce son si primordial que l’on entend est une voix humaine – et que cette vibration des cordes vocales est un chant.

Distribution
  • Johanna Vargas soprano
    Helēna Sorokina mezzo-soprano
    Ensemble intercontemporain
    Pierre Bleuse direction

  • Concert enregistré par France Musique 

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