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Qui a dit que la création musicale était déconnectée des réalités du monde ? Comme son titre l’indique, Deflation – Eine kleine Marxmusik de Frédéric Pattar tire son inspiration (amusée) des théories marxistes.

Dans la droite ligne de ses œuvres coups de poing comme Tract (2007), Raphaël Cendo s’attaque à la planète finance, dont les excès et la vélocité font un terrain de jeu propice à toutes les saturations. S’emparant de diverses données chiffrées (bourse, budgets…), il crée une dramaturgie, sans toutefois chercher à imposer un point de vue. La nudité et la réalité âpre des chiffres se reflètent ainsi dans des « sons premiers, primordiaux », générés par la machine, qui lui permettent « d’improviser de la matière à partir d’une physicalité électrique ». Quant aux algorithmes, qui président aux destinées actuelles d’une grande partie du système financier, ils s’incarnent dans les « agents musicaux autonomes » mis au point avec les chercheurs de l’Ircam, agents auxquels s’oppose résolument la chanteuse, qui réagit et improvise à leur discours musical élaboré en direct.

Changement d’univers avec Take Death de Bernhard Gander qui imagine un scénario aussi inattendu au subversif (transposé dans un registre emprunté au cinéma d’horreur) : et si la pauvre vierge sacrifiée lors du rituel du Sacre du printemps revenait à la vie pour se venger de ses bourreaux ? Comme une revanche des dominés sur les dominants.

Distribution
  • Christina Daletska mezzo-soprano
    Patrick Pulsinger DJ
    Ensemble intercontemporain
    Bastien Stil direction
    Augustin Muller réalisation informatique musicale Ircam

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