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Dialogue de l’ombre double.

Éclairage Par Martin Adámek, le 09/09/2019

Le 12 septembre à Rotterdam, Martin Adámek jouera, pour la première fois, l’un des chefs-d’œuvre de Pierre Boulez, Dialogue de l’ombre double. Éclairage du clarinettiste sur cette pièce qu’il définit comme  un « véritable Everest ».

Dialogue de l’ombre double est une pièce très complexe, un véritable Everest pour un clarinettiste, mais si belle. Je ne peux toutefois m’empêcher de regretter n’avoir jamais eu l’occasion de la travailler avec Pierre Boulez. Je n’ai même jamais eu la chance de le rencontrer… Reste que je pourrai profiter des conseils de me chers collègues, Jérôme Comte et Alain Billard, qui ont pu travailler directement avec lui. Alain Damiens, dont j’ai repris le poste à l’EIC, a réalisé en 1992 à Salzbourg une vidéo sur l’œuvre, dans laquelle il l’interprète et en discute avec Boulez. Sa virtuosité et sa musicalité sont vraiment impressionnantes et cette performance m’a donné quelques idées en même temps qu’elle m’a permis de mieux comprendre ce que Boulez a voulu nous raconter.

Le dispositif électronique, qu’il s’agisse de la spatialisation avec les haut-parleurs sur scène ou du travail et de la manipulation du son (son préenregistré et son diffusé en temps réel), me font l’effets d’une forme de magie. J’ai également pu remarquer quelques similarités entre Dialogue de l’ombre double et Répons (que j’ai déjà joué pas moins de huit fois depuis mon arrivée à l’Ensemble) : le langage de Boulez et sa musique m’ont toujours été très familiers. Je les trouve à la fois très compréhensibles et profondément humains. Jouer Dialogue pour la première fois sera certainement pour moi une expérience inoubliable.

Photo © Franck Ferville