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Retour sur la saison 2014-2015 : Jeanne-Marie Conquer, violoniste

Entretien By Lou Madjar, le 07/07/2015

Conquer_Jeanne-Marie©Franck Ferville-def
La saison 2014-2015 se termine et quelques solistes de l’Ensemble intercontemporain nous livrent leur expérience personnelle d’une année riche en événements. Jeanne-Marie Conquer, violoniste, se prête aujourd’hui au jeu.    
Quels souvenirs avez-vous de cette saison 2014-15 ?
Je retiens le petit mot de Matthias Pintscher au public lors de la soirée d’anniversaire de Pierre Boulez (photo ci-dessous), le 21 mars dernier : un petit mot non-officiel, qui venait du cœur. Même si l’Ensemble doit naturellement continuer de voguer sans lui, nous reconnaissons, dans ce qui nous unit à lui, nos racines, autant professionnelles qu’humaines — une chose que Matthias a très bien comprise.
De même, je garde en mémoire les concerts de Pli selon Pli et Répons, deux concerts à la Philharmonie de Paris, couronnés d’une belle et touchante ovation du public, autant pour la musique de Pierre Boulez que pour l’Ensemble intercontemporain et ses musiciens.
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L’Ensemble s’ouvre de plus en plus sur des pratiques transversales et pluridisciplinaires : quels projets ont retenus votre attention à cet égard cette saison ?
L’opéra Solaris de Dai Fujikura, en collaboration avec le chorégraphe Saburo Teshigawara et le danseur Nicolas Le Riche, comme le ballet L’Anatomie de la sensation (pour Francis Bacon) de Wayne McGregor à l’Opéra Bastille, les initiatives pédagogiques à la Philharmonie de Paris avec les musiciens des Arts Florissants, l’ouverture sur d’autres univers musicaux avec Marko Nikodijevic, ainsi que certains concerts de musique de chambre comme celui que nous avons donné dans le nouvel auditorium du Palazzo Grassi  (photo ci-dessous) conçu par l’architecte japonais Tadao Ando à Venise ou la Nuit des Musées au Musée de la Musique.  Tous ces projets singuliers exigent une authentique ouverture d’esprit pour les comprendre dans leur intégralité et s’y adapter. Nous sommes à ce sujet de plus en plus amenés à une grande diversité de collaborations.
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Après deux saisons, quel regard portez-vous sur le travail réalisé avec Matthias Pintscher à la tête de l’Ensemble ?
Un regard excellent sur son travail de directeur artistique que l’on verra véritablement à l’œuvre la saison prochaine, avec de nombreux univers musicaux que l’Ensemble n’a encore jamais explorés comme ceux d’Edmund Campion, Jeff Mills ou le jeune Pasquale Corrado dont on créera D’estasi en octobre prochain à Amsterdam. Un regard excellent sur son travail de chef d’orchestre : un travail fait d’exigence et de souplesse sonore, qui donne lieu à des concerts au cours desquels je suis chaque geste, chaque respiration, avec aisance et confiance.
Quels sont pour vous les grands rendez-vous de la saison 2015-16 ?
Je citerais parmi d’autres Répons de Pierre Boulez qui sera joué deux fois à Salzbourg, les créations Music and Words d’Ivan Fedele sur un texte de Samuel Beckett et Giordano Bruno, opéra  de Francesco Filidei, les tournées en Chine et aux Etats-Unis,  No More Masterpieces sur Concerto-Seraphin de Wolfgang Rihm. Je suis de plus en plus amenée à approfondir les projets car, dans le domaine de la création, tout est toujours nouveau, justement, et il me semble que Matthias fait souffler sur notre ensemble un grand vent du large plein de liberté.

Et aussi : Jeanne-Marie Conquer présente la Sequenza VIII pour violon de Luciano Berio dans le cadre de la série, “un soliste, une œuvre”

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Photos de haut en bas : (c) Franck Ferville / (c) Luc Hossepied pour l’Ensemble intercontemporain / DR